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Le souvenir des tirailleurs sénégalais

Mémoire

Dans les jours qui suivirent la bataille, partout où des accrochages avaient été signalés, les habitants s’employèrent à rechercher les corps des combattants et à les rassembler pour leur donner une sépulture digne de leur sacrifice. L’un de ces Français fit beaucoup plus.

L’œuvre de Jean Marchiani

Dès le mois de juin 1940, J. Marchiani, alors secrétaire général de l’Office départemental des Mutilés, Combattants, Victimes de la Guerre et Pupilles de la Nation du Rhône, se fit un devoir de rechercher tous les corps des disparus pour tenter d’en établir un recensement aussi précis possible. Le 25 juillet, il adressait à tous les maires du département une circulaire leur demandant de prospecter les tombes isolées et, le 25 août, il pouvait établir un premier bilan.

Il fit mieux encore. Sur ses propres deniers il acheta au "Vide-Sac", au plus près du lieu de massacre principal, un terrain en bordure de route et y fit construire un cimetière désormais appelé le "Tata sénégalais".

Le Tata sénégalais

La nécropole nationale de Chasselay est appelée "Tata", en langage et tradition sénégalais « enceinte de terre sacrée » (cimetière) où l’on enterre les guerriers. Elle est située à 2 km nord-est de cette bourgade en direction des Chères (sur la N6). C’est un édifice de style africain peint en rouge.

188 corps de soldats africains morts pour la France les 19 et 20 juin 1940 y sont inhumés. Une cinquantaine d’entre eux furent fusillés ou achevés sur place, le 20 juin après-midi, les autres y furent transférés des sépultures provisoires des communes environnantes. [1]

Le 8 novembre 1942, trois jours avant la 2ème occupation de la région par les troupes allemandes, le Tata fut inauguré officiellement. Cet ensemble original totalement peint en rouge, d’inspiration soudanaise, forme un rectangle clos par des murs de 2,80 mètres. Aux quatre angles et à l’entrée, des pyramides quadrangulaires empennées de pieux. Le portail monumental à claire-voie porte les huit insignes fétichistes africains.

 

24 septembre 1944, pendant le salut aux morts.
J. Marchiani, fondateur du TATA
8 novembre 1942:
Inauguration du TATA
30 juin 1940 :
Défilé devant le TATA

 

Le TATA en 2004.
A l'horizon les pentes du Mont Verdun
188 tombes dont deux tombes de légionnaires
(Photo F. Lescel)
Monument du carrefour de Montluzin, sur la N6
(Photo F. Lescel)

 

Stèle de Lentilly, sur la N7 Dédiée aux 18 Tirailleurs sénégalais massacrés par les SS de la division 3. SS Totenkopf,
cette stèle fut érigée à Lentilly le 5 avril 1942.

NOTES:

[1] Parmi eux, deux corps de Légionnaires tués à la défense de la barricade érigée à l’entrée nord de Fontaines-sur Saône, aux ordres du capitaine Duchenois, face à un élément du régiment Grossdeutschland : le caporal Moustafa Osman et le Légionnaire Selivanoff Alexis, venant du 3ème REI et appartenant à la 42ème Compagnie du Groupe des unités de passage du dépôt de Sathonay-Camp.

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