LA LÉGION ÉTRANGÈRE ET SES TRADITIONS
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Mémoire
La Légion étrangère a été créée par ordonnance du Roi Louis Philippe en date du 10 mars 1831.
Dés 1831, la Légion, dont la mission est de servir hors des limites du Royaume, participe à la conquête de l’Algérie. En 1835, elle y construit un poste qui donnera naissance à une ville devenue célèbre dans son histoire, Sidi-Bel-Abbès, à une centaine kilomètre au sud d’Oran, qui reste sa base jusqu’en 1962, date de l’indépendance de l’Algérie.
Sous Napoléon III (1808 - 1873) elle participe à la guerre de Crimée (1854 - 1855) puis en Italie (1859, Magenta, Solférino).
Camerone et le Capitaine Danjou
L’épisode le plus célèbre est celui de la campagne du Mexique, au village de Camerone, où la 3ème compagnie du Régiment étranger, commandée par le Capitaine Danjou, s’opposa à plus de 2000 Mexicains et se sacrifia jusqu’à la quasi totalité de ses légionnaires pour remplir sa mission de protection d’importants convois français à destination de la ville de Puebla.
Depuis 1892, un monument est élevé sur les lieux du combat où l’on peut lire :
" Ils furent ici moins de soixante Opposés à toute une armée Sa masse les écrasa La vie plutôt que le courage Abandonna ces soldats français. "
Pendant la 1ère Guerre mondiale (1914 - 1918), la Légion a près de 5000 morts.
La Légion étrangère et la 2ème Guerre mondiale
Deux régiments étrangers d’infanterie, les 11e et 12e, sont créés au camp de La Valbonne - à l’est de Lyon - et trois régiments de marche, les 21e, 22e et 23e, sont formés. Ils combattent en France en mai-juin 40, cependant que la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère est en Norvège avec le Corps expéditionnaire français.
La Légion poursuit le combat en Erythrée, en Syrie, en Cyrénaïque, notamment avec le général Koenig à Bir Hakeim (mai-juin 1942) face à l’Afrika Corps du Maréchal allemand Rommel. Elle combat ensuite en Tunisie (1943) puis avec le Corps expéditionnaire français en Italie (1er semestre 1944) au sein de la 1ère DFL, avec laquelle elle débarque en Provence (16 août 44) en même temps que le Régiment de Marche et le 1er Etranger de Cavalerie.
Le dimanche 3 septembre 1944, ces unités de Légion, venant du sud par la rive droite du Rhône, pénètrent par l’ouest dans la région lyonnaise et investissent les hauteurs nord de Lyon par Dardilly et Champagne-au-Mont-d’Or. Certains groupes pénètrent dans la ville par le pont de l’Homme de la Roche sur la Saône resté intact. La Légion fait donc partie des formations auxquelles la ville de Lyon doit sa libération et sa reconnaissance.
Au cours de cette guerre, la Légion a perdu 118 officiers, 821 sous-officiers et 8.078Légionnaires.
La Légion a été et est toujours de tous les combats menés par la France :
- en Indochine (1945 - 1954) - où elle a laissé 10 000 morts - , elle participe aux 9 années de guerre dont l’épisode le plus douloureux est la bataille de Dien - Bien - Phu en 1954
- en Algérie (1954 - 1962), la Légion " parcourt le Djebel " en tous sens. Elle y perd l’une de ses grandes figures, le Lieutenant-Colonel Jeanpierre, commandant le 1er Régiment étranger de Parachutistes, tué au cours d’une opération héliportée.
En 1962, la Légion évacue l’Algérie et sa Maison -Mère de Sidi-Bel-Abbés pour Aubagne près de Marseille, devenue désormais sa base arrière de tradition . Ici, tout Légionnaire est chez lui. Un musée du souvenir offre au regard du visiteur 170 ans d’existence de la Légion.
Ses unités actuelles sont les suivantes :
En France métropolitaine :
- à Aubagne, le commandement de la Légion et le 1er Régiment étranger,
- à Castelnaudary, le 4e Régiment étranger : régiment d’instruction
- à Nimes, le 2e Régiment étranger d’Infanterie,
- à Orange, le 1er Régiment étranger de Cavalerie,
- à Calvi, le 2e Régiment étranger de Parachutistes,
- à Laudun, le 1e Régiment étranger de Génie.
- à Saint-Christol, le 2e Régiment étranger de Génie.
- au Fort de Nogent, le Groupe de Recrutement (GRLE)
Outre-mer :
- à Kourou (Guyane), le 3e Régiment étranger d’Infanterie,
- à Djibouti, la 13 Demi-Brigade de Légion étrangère,
- à Dzaoudzi (Mayotte, Océan indien), un détachement de Légion étrangère.
" Français par le sang versé " L’Assemblée Nationale et le Sénat ont adopté à l’unanimité en 1999 la loi accordant sur leur demande la nationalité française aux légionnaires étrangers blessés en mission lors d’un engagement opérationnel ou en cas de décès à leurs enfants mineurs.
LES TRADITIONS DE LA LÉGION ETRANGÈRE
LA TENUE
Le képi blanc
Il trouve son origine en Afrique du Nord, dans le couvre-képi complété d’un couvre-nuque et destiné à protéger de l’ardeur du soleil. Vers 1907, il était de couleur kaki clair et était porté d’une façon générale par toutes les unités du Maroc. Mais à la Légion, sous la double action du soleil et des lavages répétés, il devient blanc immaculé et pour les anciens un signe de fierté. Le Commandement doit donc imposer aux légionnaires de le tremper dans le marc de café pour lui rendre sa couleur initiale. Cependant, l’apparition de la tenue blanche pour l’été fait adopter pour cette saison le couvre-képi blanc. Le 14 Juillet 1939, la Légion défile à Paris en tenue d’été et par conséquent avec le couvre-képi blanc. C’est la première consécration officielle devant le grand public. Le port du képi blanc se généralise peu à peu entre 1943 et 1945, notamment au Régiment de Marche de la Légion étrangère et au 1er Régiment étranger de cavalerie. Le képi blanc est devenu synonyme de légionnaire dans le monde entier. Une escadrille de l’Aéronavale des Etats-Unis l’a même choisi comme insigne.
Les épaulettes
Au début de sa création, la Légion portait les mêmes épaulettes que l’infanterie de ligne. C’est à partir de 1868 que ses épaulettes sont vertes et rouges. Elles sont supprimées de 1884 à 1887, puis en 1915. Les légionnaires, grâce au Général Rollet, les portent de nouveau en 1930. Elles sont jalousement conservées depuis cette date.
La ceinture bleue
Elle préservait jadis des affections intestinales et se portait sous le vêtement. Elle ne se porte plus aujourd’hui qu’en tenue de parade.
La cravate verte
Provient des stocks des Chantiers de Jeunesse et devient réglementaire en 1946.
La grenade Légion
La grenade que portent les légionnaires sur leur tenue est évidée en son centre, elle a sept flammes dont deux en retour.Elle comprend souvent en son centre le numéro du régiment comme sur les insignes de béret vert.
Le béret vert
Lorsque l’armée française adopta le béret en remplacement du calot, celui de la Légion fut de couleur verte ( de la même couleur que celui des commandos de Marine, mais ces derniers, comme dans l’armée anglaise, le portent incliné sur le côté droit ).
La tenue des pionniers
Elle comporte, lors des parades, le tablier de cuir et la hache, comme les sapeurs de l’Empire. Les pionniers portent la barbe.
Les couleurs et les fanions
Les couleurs de la Légion ont été héritées des Suisses de la 2e Légion qui conservèrent leurs couleurs distinctives : le vert et le rouge. Les fanions sont aux couleurs de la Légion sur l’avers et de la couleur réglementaire de la compagnie sur l’envers.L’avers est partagé en deux par une diagonale qui part du sommet de la hampe vers le coin opposé, le vert étant contre la hampe.
La Musique
Elle se distingue par ses fifres, d’origine germanique, par son chapeau chinois avec deux queux de cheval dont étaient dotés les régiments d’Afrique du Nord et dont l’origine remontrait aux "Janissaires" de la Turquie, enfin par le port du tambour dont le cercle inférieur est au niveau du genou.
Le Pas Légion
Vers 1830, la cadence du pas des régiments de l’Ancien Régime était lente, en particulier au régiment de Hohenlohe, ancêtre de la Légion. C’est probablement cette tradition qui a été conservée. La cadence du pas Légion est de 88 pas à la minute, ce qui lui vaut, lors les défilés, d’occuper la dernière position des troupes à pied qui, elles, défilent à la cadence de 120 pas à la minute.
Le Boudin
Le "Boudin" est la marche officielle de la Légion. Ce "Boudin" qui n’a rien à voir avec de la charcuterie correspond au rouleau que les légionnaires faisaient avec une couverture et une toile de tente et qui était posé sur leur sac ou porté en bandoulière. La mélodie serait inspirée d’une oeuvre de Rameau. Peu avant le départ du Régiment étranger pour le Mexique ( Janvier 1863 ), monsieur Wilhelm, chef de Musique du régiment, composa à partir de ce thème une marche qui est devenue celle de la Légion. Les paroles actuelles du refrain : "Pour les Belges, y’en plus, ce sont des tireurs au cul" ont été adoptées lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871, alors que le Roi des Belges, dont le pays était neutre, avait demandé au gouvernement français que les Belges servant à la Légion ne viennent pas combattre en France.
Code d’honneur du légionnaire
1-Légionnaire, tu es un volontaire servant la France avec honneur et fidélité.
2-Chaque légionnaire est ton frère d’arme, quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d’une même famille.
3-Respectueux des traditions, attaché à tes chefs, la discipline et la camaraderie sont ta force, le courage et la loyauté tes vertus.
4-Fier de ton état de légionnaire, tu le montre dans ta tenue toujours élégante, ton comportement toujours digne mais modeste, ton casernement toujours net.
5-Soldat d’élite, tu t’entraîne avec rigueur, tu entretiens ton arme comme ton bien le plus précieux, tu as le souci constant de ta forme physique.
6-La mission est sacrée, tu l’exécutes jusqu’au bout, à tout prix.
7-Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes.