UNE DECORATION POUR LES BLESSES DE GUERRE
- Catégorie: Décorations Françaises
Mémoire
La première décoration française pour les blessés a été créée sous forme d’une médaille après la révolution de 1848.
Elle était en argent et représentait "La Liberté" tenant un drapeau (qui devait être tricolore à la suite de l’intervention de Lamartine contre le drapeau rouge !) avec l’inscription : République française. Son revers portait les dates "22-23-24 février 1848" ainsi que la légende "Blessé pour la liberté" et le nom du titulaire. Le ruban était rouge bordé à droite de 2 filets blanc et bleu. Il se pourrait qu’elle fut accordée aussi bien aux blessés civils qu’aux blessés militaires victimes de cette période révolutionnaire en France qui, par la suite, enflamma toute l’Europe.
Dans les différentes guerres et campagnes, que ce soit sous le second Empire ou sous la République, aucune décoration spécifique aux blessés militaires ne vit le jour. C’est pendant la Grande Guerre que fut créé officiellement le 27 juillet 1916 sur décision de la Chambre des Députés (ancien nom de l’Assemblée Nationale) et mis en application par une circulaire du 11 décembre 1916, un insigne et non une médaille, pour les militaires ayant reçu une blessure de guerre. Cet insigne spécial ayant la forme d’une barrette portait une petite étoile à 5 branches en émail rouge sur un ruban à raie centrale rouge avec 2 raies jaunes, 4 raies bleues et 8 raies blanches.
A la fin de cette guerre, apparut une médaille des civils blessés de guerre qui n’avait pas un caractère officiel comme de nombreuses médailles commémoratives de cette époque. Elle comportait une étoile à 5 branches en émail blanc avec une couronne de feuillage dorée apparaissant entre ses branches. Elle était reliée par un simple anneau à un ruban bleu avec 3 raies jaunes sur lequel était fixé une petite étoile à 5 branches en émail blanc pour chaque blessure reçue.
C’est alors que vers l’année 1920, l’insigne officiel des blessés de la guerre de 1914-1918 fut peu à peu remplacé chez les anciens combattants par la médaille non officielle des blessés militaires, imitation de celle que portaient les civils blessés de guerre. Son ruban était aux couleurs de celui de l’insigne officiel des blessés militaires de guerre et il portait aussi une petite étoile à 5 branches en émail rouge pour chaque blessure reçue.
En ce qui concerne la médaille, il y eut de nombreuses variantes dont les 2 principales sont :
La même médaille que pour les blessés civils de guerre, mais avec l’étoile en émail rouge.
Le modèle dont l’étoile rouge est entourée d’une couronne de feuilles de chêne à gauche et de laurier à droite. Cette couronne peut être ouverte ou fermée. Dans le livre des décorations officielles françaises, figure enfin le texte suivant qui rendrait non réglementaire la médaille des blessés militaires et n’autoriserait pas son port à la suite des décorations françaises :
Conformément à l’article 2 de la loi du 8 novembre 1952 réglementant le port de l’insigne des blessés de guerre, tout militaire, ayant reçu une blessure de guerre au cours d’une campagne, est autorisé à porter sur la médaille commémorative de la dite campagne une barrette portant une étoile à cinq branches émaillée de rouge vif analogue à celle qui constitue l’insigne des blessés Le texte ci-dessus précise bien qu’il s’agissait jusqu’ici d’un insigne et non d’une médaille. Ci-dessus : Roger VANDENBERGHE, né le 26 octobre 1927 à Paris, entré en service le 25 juillet 1944, sous-officierle 1er avril 1948, décédé le 6 janvier 1952 au Tonkin. Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille Militaire, Croix de Guerre 39/45 avec 1 citation, Croix de Guerre TOE avec 14 citations. 8 blessures dont 1 en 1945 dans les Vosges et 7 en Indochine (en logo le modèle de médaille des blessés qu’il portait).
Bibliographie.
Identification des décorations par Loic Le Ribault, Bernard Caminade et Eric Lacombe.
Ribbons and médals by Commander, Royal Navy Taprell Dorling.
Décorations officielles françaises (Administration des monnaies et médailles).