LA CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE
- Catégorie: Décorations Françaises
Mémoire
LA CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE
LES ORIGINES.
En 1914, dans les début de la Grande Guerre, l’écrivain Maurice BARRÈS demanda la création d’une nouvelle récompense militaire sous la forme d’une médaille de bronze, pour que le chef puisse décorer ses plus braves soldats sur le champ de bataille. Déjà dans quelques unités du front, il semblerait que certains officiers faisaient porter une marque distinctive à leurs hommes qui avaient été cités à l’ordre, mode de récompense relativement récent. Plusieurs députés déposèrent le 23 décembre 1914 une proposition de loi pour instituer une médaille dite de la VALEUR MILITAIRE destinée aux officiers, sous-officiers, caporaux et soldats des armées de terre et de mer cités à l’ordre de l’armée, du corps d’armée ou de la division. Ce projet de médaille ne vit pas le jour et fut remplacé par la Croix de Guerre.
Le 1er novembre 1954 commence la rébellion algérienne entraînant des opérations militaires et, au cours de celles-ci, des actes de courage sanctionnés par des citations. Il en avait été de même au Maroc depuis 1953 et en Tunisie depuis 1952 jusqu’à l’indépendance de ces deux pays en 1956.
Le gouvernement français d’alors se refusait à voir dans les exactions commises depuis novembre 1954 en Algérie un réel état de guerre et c’est pourquoi les actions d’éclat individuelles de la part des soldats français engagés dans des opérations de maintien de l’ordre ne pouvaient être récompensées par l’attribution de la croix de guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs (TOE)
C’est pourquoi, il fut envisagé de créer une nouvelle décoration bien particulière pour ce genre d’opérations militaires.
LE PREMIER MODÈLE, UNE "MÉDAILLE".
Le 11 avril 1956, le décret N° 56371 porta création d’une Médaille de la Valeur Militaire.
Les caractéristiques fixées par l’article 6 de ce décret étaient les suivantes : " Cette médaille sera en bronze et du module de 30 mm. Elle portera à l’avers l’effigie de la République avec les mots REPUBLIQUE FRANCAISE, et au revers l’inscription MEDAILLE DE LA VALEUR MILITAIRE.
Elle sera suspendue au ruban par une bélière également en bronze. Le ruban sera écarlate et d’une largeur de 36 mm : il sera coupé dans le sens de sa longueur de trois raies blanches, celle du milieu ayant une largeur de 7 mm, les deux autres auront une largeur de 2 mm et prendront place à 1 mm de chaque bord. "
La maquette de ce modèle fut exécutée par le graveur Tschudin d’après un dessin du général Carlier, mais il fut refusé, peut-être parce que la République qui figurait sur l’avers, coiffée d’un casque type américain et du style " Pin-up ", ne paraissait pas assez allégorique !
LE DEUXIÈME MODÈLE, PROCHE DE LA MÉDAILLE COLONIALE.
Les auteurs proposèrent alors un nouveau modèle dont l’avers portait l’effigie classique de la République casquée à l’antique qui figurait sur la Médaille Coloniale. Le revers était proche du modèle précédent, le texte restait le même, mais la gravure était plus simple, les deux étoiles avaient disparu et la signature du général Carlier y figurait en bas et à gauche. La bélière représentait des rameaux d’olivier sous la forme d’une couronne ovale fermée.
LE TROISIÈME MODÈLE, ENCORE UNE MÉDAILLE ?
Ce modèle est pour l’avers la copie conforme de la Médaille Coloniale, y compris la bélière. Par contre, le revers reste celui du deuxième modèle.
Il fut décidé que cette décoration serait attribuée selon les mêmes principes que ceux des Croix de Guerre ( 14/18, 39/45, T.O.E.), c’est à dire :
- avec une étoile de bronze pour une citation à l’ordre du régiment ou de la brigade ;
- avec une étoile d’argent pour une citation à l’ordre de la division ;
- avec une étoile de vermeil pour une citation à l’ordre du corps d’armée ;
- avec une palme en bronze pour une citation à l’ordre de l’armée.
Mais le terme de " Médaille " posait un problème pour des motifs relevant de la préséance dans le port des décorations. En effet une Médaille ne pouvait être portée immédiatement à la suite des Croix de Guerre. C’est pourquoi, elle fut officiellement remplacée par décret du 12 octobre 1956 par une Croix qui était plus appropriée pour récompenser des actes de bravoure.
LA CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE
Son avers n’est pas identique à celui des Croix de Guerre, mais à celui de la Croix du Combattant de Douminc. Il s’agit d’une croix pattée à quatre branches en bronze au module de 36 mm. A l’avers, l’effigie de la République, contrairement à celle figurant sur la Croix du Combattant, n’est pas casquée, mais ses cheveux sont couronnés de palmes. Au revers on lit CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE et elle est suspendue au ruban d’origine par un simple anneau mobile.
Cette décoration est attribuée suivant les mêmes principes que les Croix de Guerre.
Les actions que la Croix de la Valeur Militaire devait distinguer avaient été fixées avec un effet rétroactif pour les personnels militaires et civils, pour les périodes suivantes :
- Tunisie depuis le 1er Octobre 1952 ;
- Maroc depuis le 1er Juin 1953 ;
- Algérie depuis le 31 Octobre 1954